vendredi, juin 10, 2011

Allons-nous avoir une campagne référendaire démocratique ?

L'appel de Mamfakich pour une campagne référendaire démocratique, sous le thème NOUSS-NOUSS, m, a poussée à me poser deux question : qu'est ce qu'une campagne référendaire ? Et comment la rendre démocratique ? Après quelques recherches et réflexion, la réponse, est ma foi, pas si évidente que cela : car il faut répondre à un certain nombre de question subsidiaires :

  • Qui prend part à cette campagne ? et surtout qui n'est pas censé y prendre part !
  • Qui la contrôle ? et qui contrôle celui qui contrôle J
  • Quels sont les supports admis ? quels sont les supports contrôles ? par quel moyen ? et quelles sont les sanctions prévues ?
  • Qui finance la/les campagnes ?

Le débat devient encore plus pertinemment lorsqu'on parle de masse medias ! Et surtout du media Massu : la TV et dans une moindre mesure la radio. Cernons le débat à l'audiovisuel publique.

Je ne me leurre pas : depuis le démarrage de toute cette histoire les communicants de ce pays n'ont pas fait preuve d'une réelle volonté de démocratiser l'espace médiatique. Je ne vois pas pourquoi ca changera dans les semaines à venir !


 

Il y aura sans doute 4 niveaux de campagne. Au régime de prouver qu'il capable de jouer franc jeu sur les 4 tableaux ! Il a déjà perdu sur le premier !


 

  • La précampagne électorale : grosso modo, ce qu'ont vit maintenant, avec tous ces débats. Le principe, c'est que le medias publiques assures une certaine équité dans le traitement de l'information et distribue le temps de parle entre les différents intervenants. La aussi. Les différentes écoles parlent plutôt de principe d'équité, plutôt que d'égalité. Mais, ni la RTM ni 2M, ni les medias privés ne semblent connaitre ces notions !


     

  • La « campagne officielle »  sur les medias publiques : par campagne officielle, je parle de ces capsules insipides qui nous sont servis, et des apparitions « officielles » des représentants des partis politiques prenant part à la campagne. Les règles du jeu sont claires : seuls les partis politiques (les syndicats, et dans certains cas les groupements politiques) ont droit de cité. Sur ce tableau : les acteurs sont connus : Les TV et radio publiques comme support de communication, les partis (généralement avec un filtre de représentation, du genre, partis représentées au parlement, nombre minimum d'élus…) comme communiquant et la l'équivalent de notre HACA comme régulateur.


     

    Les sages de Ghazali et son beau-fils de directeur général devront proposer ,imposer et contrôler deux choses :

  1. la durée de la campagne officielle (Dans un pays comme la France, elle se situe à deux ou trois heures par media)
  2. La répartition du temps d'antenne entre les partis : cette dernière se base sur comme la représentativité des partis dans le parlement, le nombre de voix …

Le souci avec la campagne officielle, avec le beniouiouisme ambiant, c'est que je vois mal qui des partis officiels défendra le « Non » … ou comme le PS à l'époque de du referendum sur la constitution européenne, partagera son temps d'antenne entre les différents courant en son sein.

Donc ont aura forcement, droit à des capsule aussi insipides et indigeste que lors des élections, sauf que cette fois, tout le monde chantera la même chanson.

Le PSU, Le CIN, PADS, devraient récolter quelques miettes de ce gâteau ! À eux d'en faire bon usage ! Des partis comme l'USFP peuvent, par soucis démocratique, offrir leur temps d'antenne à des tenant du « non » dans leurs rang !

Il n'est pas concevable de demander du Nous-Nouss, espérons qu'on aura simplement quelques goutes de lait dans un café qui sera bien corsé !

Une question : dans cette campagne officielle, est ce que l'intérieur, dans le cadre de sa traditionnelle campagne pour inciter les gens à participer sera neutre ?

Une autre question : est ce que le Roi fera campagne pour sa proposition ?

  • Les débats et les émissions : 

    C'est sur ce terrain que tous les dérapages seront permis, et surtout tolérés. On a vu le traitement de toute l'actualité autour du #20fev, j'ai du Mal à imaginer des plateaux TV, des JT, des reportages, des émissions, sans un fond de propagande pour le « Oui ». Comme lors des premiers débats post #9mars, on décorera des plateaux avec des militant du « NON » ou encore de l'abstention… mais sans plus.

    En France, les recommandations du CSA (le copie originale, non déformé de la HACA) aux operateurs appellent à de l'équité, et non de l'égalité.

    La encore, même en voulant rester démocratique, je ne pense pas qu'il faille faire du fifty-fifty, mais au moins veiller à ce que les autres courant de penser puisse avoir accès au medias, et que leurs messages ne soient pas manipulé, diabolisé, ou déformé


     

    Cela dit, la famille régnante à la HACA devrait nous éclairer rapidement sur les règles du jeu !

    Si on se base sur les principes avec lesquels le HACA a géré les élections 2007 et la manière avec laquelle elle a veillé au respect du pluralisme dans la PAM (le paysage, pas le parti), la loi prévoit une véritable neutralité des medias publiques et surtout, un temps de parole largement en faveur des partis de l'opposition et ceux non représentés au parlement, avec 60 % du temps de parole de la campagne officielle. A repartir il est vrai, entre plus d'une vingtaine de partis.


     

    DÉCISION DU CSCA N° 14-07 DU 25 MAI 2007 RELATIVE À LA GARANTIE DU PLURALISME POLITIQUE PENDANT LA PÉRIODE DES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES GÉNÉRALES (2007) DANS LES MEDIAS AUDIOVISUELS.


     

    RECOMMANDATION DU CSCA N° 01-07 DU 11 joumada II 1428 (27 juin 2007)

    AUX OPERATEURS AUDIOVISUELS PUBLICS ET PRIVES

    A L'OCCASION DES PROGRAMMES DE LA PERIODE ELECTORALE


     

    Le résultat de ce monitoring de la HACA est sur ce rapport.


     


     

    La campagne dans la Rue :

    Cela ira du traditionnel Meeting politique, aux débats, aux réunions, au porte à porte. La encore, certains seront tentés de limiter cela aux partis politiques : se serait une erreur fatale pour la crédibilité du processus de reforme. Si comme le prétendent beaucoup, le « oui » l'emporte haut la main, pourquoi s'emmerder avec ces gueux nihilistes qui crachent sur la soupe qu'on leur offre : laissez les se heurter violement à la volontee politique du peuple. Sinon, c'est que vos convictions vacillent vachement. Il faut vraiement démocratiser le débat dans la rue afin de permettre à chacun d'exprimer et de ses opinions et de vendre ses arguments, et surtout de se faire entendre par les 13 millions de votants.


     


     


     


     


     

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Si ce référendum a une seule vertu, ce sera celle de faire réfléchir certains jeunes à propos de choses sérieuses et profondes au lieu de ressasser des slogans sans intérêts!

La contribution que nous apporte est, je le reconnais, fort intéressante et pose la question centrale de la neutralité des médias officiels!