Et pourtant, il se trompe

Les Marocains semblent avoir découvert, médusés, qu’il n’était finalement qu’un humain, et qu’à ce titre, il a droit lui à l’erreur même à l’ignorance.

Enfin de compte, c‘est une personne tout a fait normale, placée, par la loi de l’hérédité dans des conditions tout à fait extraordinaires.  Il n’est doté ni de pouvoirs surnaturels, ni d’un quelconque protection divine. Il est, au même titre que ces congénères capable de tout et de son contraire, du meilleur comme du pire.  Son éducation, son entourage,  ses convictions et le contexte du moment dicteront sa conduite et ses actions.

L’erreur en elle même n’est pas la plus importante, même si de par sa nature, elle est plus sévère à digérer que d’autres. Non, le plus grave dans cette affaire, c’est la consécration, vécu et subies au plus haut sommet de l’Etat, de la  défaillance  total d’un système que l’on nous a vendu comme infaillible car basé sur la loyauté.  

Certes, le roi a fini par présenter ce qui se rapproche le plus à des excuses – pour un monarque marocain- en tout cas aux familles des victimes du pédophile. Il a également mis à la porte le geôlier en chef après une  enquête éclaire commanditée par le palais, et dont on ne connais bien sûr pas les détails. Enfin, il a retiré sa grâce, dans ce qui risque de créer un véritable emberligo judiciaire transméditerranéen, tout en promettant de revoir les procédure pour les prochaines fois.

Dans la foulée de son erreur, le Palais a fait une nouvelle démonstration sur sa  grande capacité à gérer l’opinion publique via les medias qu’il contrôle directement et indirectement. Ainsi, et jusqu’à l’annonce du Fameux balagh, les medias officiels et officieux sont restée muets sur l’affaire.  En l’absence des principaux hebdomadaires francophones et en période de très faible audience de la presse écrite en général, ce sont principalement les médias sociaux et la presse électronique, relayés et renforcés par la presse internationale, qui a créé le Brouhaha autour de l’affaire.

Le ministère de l’intérieur a quant à lui réagi en phase avec la nouvelle politique sécuritaire du pays post #20fév, il a maté tout la force exagérée qu’on lui connaît tous les sitting organisé pour dénoncée la grâce du pédophile. 

Le message jusqu’au vendredi était on ne peu plus claire : le Roi et ces décisions ne peuvent faire l’objet de critique. La majorité des partis politiques, des acteurs associatifs, les « leader d’opinion », les artistes, les hommes d’affaires, et même l’association «Touche pas à mon enfant»  ont reçu le massage 5/5. Ils ont royalement fermé leur gueules jusqu’à ce que le roi fasse son « Mea-culpa ». Il l’on alors ouvert pour applaudir le geste du Roi, son courage, sa clairvoyance. Les plus opportunistes en en profité pour taper sur Benkirane et quelques uns de ces ministres, qui, il est vrai, ont été à la hauteur de nos attentes, Il ont été encore une fois minables et lâches.

Donc voici un fâcheux épisode durant lequel, le Makhzen, dans toute sa splendeur et avec beaucoup de fracas, prouve par A+B, qu’il est :

-       Incompétent dans sa prise de décision

• -       Court-circuiter les procédures habituelles et légales – dans le cas d’espèce, celles de la demande de grâce-
• -       Incapable de cerner l’ensemble des éléments d’un dossier
• -       Capable de prendre de mauvaises décisions
• -       Capable de contrôler les medias publiques, et mêmes privés pour étouffera autant que faire ce peut une affaire
• -       Intimider les citoyens qui ont exprimé leur désaccord avec une décision Royale et Mater toute velléité d’expression libre d’une opinion 
• -       Montré qu’il est incapable de gérer sereinement une situation de crise
• -       Mobiliser les medias publiques, et officieux, l’opinion publique et la rabatteurs pour redorer son blason,
• -       Diligenter une enquête la mener, taire les conclusions et noyer le poisson. In fine, personne ne sera jugé pour cette bavure.
• -       Ne pas être tenu pour responsable à aucun niveau
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Et si ce n’était pas la première fois ? Et si le  Makhzen n’en était pas à sa première boutade ? et si les autres grâces ? Et si les plan Maroc Verts ou halieutis ? et Si la MAZEN ? et si Talsint ?  et si Gerets ? et si Christopher Ross ? et si l’Illot Leila ? et si le #20fev ? 

Apropos du sit-in de Casabalnca :

Je me suis retrouvé dans le sit-in de Casablanca de Mardi, mon second depuis la belle époque du #20fev (1er celui de l'affaire Amina Filali).  J’ai été agréablement surpris de constater que l’esprit est toujours là, que la diversité des profils et toujours présente et que la mobilisation est toujours possible autour d’une idée ou d’un projet légitime, comme celui de la dignité du citoyen, et ce au-delà des égos de ceux qui pensent pouvoir manipuler les foules avec un  haut parleur, un téléviseur, un stylo ou un clavier.

Si le mouvement est à l’agonie, L’esprit #20fev est toujours présent : sma3 Sawt Cha3b !!!! Wach Sme3ti ?