Mettre quatre personnalités politiques et une quarantaine de jeunes cadres casablancais face à face pour débattre de politique …
L’idée était séduisante dès le départ… Effrayante aussi ! Il fallait que les deux parties soient à la hauteur l’une de l’autre, et que le modérateur de ce débat puisse se présenter, et donc représenter notre club sous son meilleur jour. Je pense sincèrement que la première partie du débat a été gagnée, tant nos quatre politiciens ont assuré devant une salle qui ne leur a rien épargné.
Nouzha skalli, PPS a commencé par un peu d’éducation civique… Elle a commis dés le départ une erreur de jugement par rapport à son auditoire…. Confondant au tout début son public avec de jeunes post adolescents, elle s’est rattrapée rapidement …. Pour nous livrer une véritable analyse sur certaines des raisons de la désaffection de jeunes envers la chose politique … Titilleuse sur les temps de parole …. Elle n’a rien lâché …
Abderrahim Outass, jeune vice maire PJD de la ville de Casablanca, a poursuivi son analyse en y intégrant un soupçon d’identité, une bonne louche de responsabilité pour l’Etat, et une bonne dose de mea-culpa. Pourtant les PJDistes, comme il sortira de sa présentation et du sentiment général, sont ceux qui ont le moins de choses à se reprocher. Ils font du marketing politique dans les règles de l’art… C’est le seul à être venu avec des dépliants, qui a parlé de sites… Enfin, il avait le rôle le plus difficile puisque son public n’était vraiment pas acquis a sa cause.
Khalid El Hariri, Usfpiste convaincu et convaincant, a quant à lui eu le temps d’adapter son discours au profil de son public, de le réajuster en fonction des réactions de la salle par rapport à ceux qui l’on précédé. Pour nous livrer une discours complémentaire, et plus frappant sur les raisons de la désaffection des jeunes des partis politiques et pour nous promettre que son parti, jadis très renfermé, reste celui qui fait le plus d’effort pour s’ouvrir sur des jeunes …
Mustapha Miftaph le Gauchistes (PSU) a certainement été le plus « interpellant » dans son discours … Il a balayé du revers de la main le discours classique pour pointer principalement du doigt le passif malheureux du Maroc dans la répression politique et son incohérence institutionnelle… Il n’a pas raté une seule occasion pour affirmer son indépendance vis-àvis de l’USFP et du PPS, coupables d’avoir accepté de jouer le jeu, et bien sûr du PJD véritable adversaire politique.
La salle a ensuite pris la parole, pour interpeller les invités sur la passivité des partis qu’ils représentent, sur l’incohérence de leur discours, et surtout sur le ras-le-bol de ces jeunes par rapport à l’amateurisme des partis politiques dans leur communication, de la faiblesse de leurs arguments, et de l’inexistence d’un discours mobilisateur suivi d’actions concrètes sur le terrain. Et sur d’autres points, qui témoignent de la conscience politique des jeunes, de leur désintérêt et parfois leur dégoût complet à la chose politique.
Les réponses des uns et des autres ont permis de nous rendre compte que nous avions là quatre « véritables perles » de la vie politique marocaine, et que ce pays aurait intérêt à en avoir beaucoup plus qui gravitent dans son hémicycle, et autres institutions d’élus.
Le coup de gueule de Miftah a certainement ému plus d’un dans la salle. Pour lui, nous devions, nous les jeunes, nous prendre en main et arrêter de nous plaindre … Il a également tiré la sonnette d’alarme par rapport à la montée de l’islamisme. Comprenant qu’il avait en face un public peu acquis à la cause du PJD, il nous a lancé un « les islamistes savent très bien mobiliser leurs jeunes … Si vous ne vous bougez pas , vous n’aurez a en vouloir qu’a vous-même »
Hariri abonde dans le sens de son camarade et néanmoins adversaire de gauche … Il sait qu’il est face des recrues potentielles. Il veut jouer sur la corde que vient toucher… D’ailleurs, il restera assez longtemps après la fin de la conférence pour discuter avec certains assitants…
Dans un dernier baroud d’honneur , le jeune PJDiste répond aux attaques frontales que lui a lancées un salle finalement peu sensible à ses arguments … Il fait contre mauvaise fortune bon cœur mais s’en tire avec les honneurs .
Nouzha Skalli clôturera la débat en nous invitant à être plus actifs et à ne pas suivre la politique de la chaise vide …
Deux bonnes heures de débat durant lesquelles les jeunes ont tapé sur les politiques, les politiques sur les jeunes et tout le monde a tapé sur le PJD.
Résultat des courses :
- J’espère que nos quatre invités porteront nos doléances aux instances de leurs partis respectifs
- J’espère aussi que les jeunes prendront conscience du rôle important qu’ils auront a jouer pour l’avenir de leur pays.. et que pour celà, il faudra qu’ils se mouillent politiquement.
2 commentaires:
Ecellente initiative que celle-là! C 'est en se parlant et en allant les uns vers les autres que l'on peut arriver à se comprendre!
Je retiens la dernière phrase de ton post : "il faudra que les jeunes se muillent politiquement". Et la moindre des efforts à faire c'est d'ALLER VOTER LE 7 SEPTEMBRE 2007 et d'abondonner l'idée que tout est joué d'avance!
J ai beacoup aime cette rencontre, des politiciens qui se sont adresse dans une malange arabe et francais tres made in Morocco.
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