Après
les Grimat et la presse nationale, c’est autour du monde associatif d’être mis
sous les feux des projecteurs par le gouvernement de Benkirane. Le nouveau
ministre qui a hérité de la tutelle de la société civile, M. Choubani, avait
lâché dans l’hémycicle il ya une dizaine de jours la liste des associations
recevant des aides de l’étranger.
Ce que ne disait pas M. Chhoubani – en tout cas les médias ayant rapporté l’infirmation sont resté discret - c’est que sa liste concerne uniquement les association ayant choisi, dans le cadre de la transparence et de la bonne gestion de déclarer au SGG (Comme c’est prévu par la loi régissant les associations). Le Ministre en charge des relations avec la société civile ne saurait avancer le moindre chiffre sur le smillions de dirhams reçu en catimini pas des associations de tous genre…. Certaines sont d’ailleurs tout à fait son genre J
Récemment, et assez discrètement d’ailleurs, Notre Bassima Nationale, a publié sa liste à elle. Elle concerne les associations qui ont reçu des subventions de son département durant l’ère Nouzha Sakalli -2007/2011-. Je dis discrètement, parce ce que la liste mise en ligne vendredi dernier sur Hespress et La vie Eco notamment, ne sont plus disponible.
Bien évidement, les barbu sont férus de transparence, mais préfèrent balancer des PDF comme cela, invitant plus au voyeurisme qu’à une approche analytique. Notre Bassima nationale balance ainsi un listing de plus de 50 pages avec des noms d’association et de son siège, flanqués d’un montant !
Le Ministère de la solidarité ne va pas plus loin dans l’explication…. On ne saura rien sur les critères d’octroi de ces subventions, sur le type de projets auxquels sont destinés les fonds.
Le
ministère de a également omis de signaler que des sommes autrement plus
importantes qui sont sous sa tutelle à travers notamment un Etablissement
Public, l’entraide Nationale, servent à financer, avec des montants bien plus conséquents,
des milliers d’autres associations.
L’approche de Bassima Hakkaoui, aussi louable soit elle, lève le voile –désolé Madame la seule ministre – sur une partie « ridicule » du financement public des associations. Le ministère de la jeunesse est par exemple un bailleur de fonds important pour les associations opérant dans le domaine de l’enfance (notamment les colonies de vacances), tandis que la Ministère de l’Intérieur a réparti depuis 2005 une bonne partie des 10 milliards de dirhams de l’INDH à des associations.
N’oublions pas non plus que les collectivités locales arrosent abondamment le tissu associatif local, avec de fortes suspicions collusion entre les intérêts électoraux des élus et les associations qu’ils soutiennent, comme le révèle la publication de la liste des associations financés par le conseil de la ville de Casablanca.
Autant
dire que 229 millions de dirhams servi sur 5 ans ne mettent pas toute la
lumière sur le financement public des associations Marocaine.
Une lecture un peu plus analytique de ce montant permet de dégager quelques éléments intéressant. Ainsi, elles sont prés de 800 associations et plus de 1200 projets a voir reçu de l’argent de du Ministère de la solidarité selon la répartition annuelle suivante :
Années
|
Subvention
|
Association / projets
|
2007
|
31 101 880
|
295
|
2008
|
32 351 851
|
142
|
2009
|
57 676 576
|
281
|
2010
|
57 888 315
|
249
|
2011
|
49 363 338
|
237
|
Les
800 associations ne sont bien évidement pas traités de la même manière. Le
montant des subventions annuelles se situer entre 4,5 millions de dirhams
touchés par le SAMU social de Casablanca en 2010 5500 DH vérsé à une
association pour la protection des enfants handicapés de Tétouan.
Le
Top 10 des associations sur la base des Montant reçu :
Association
|
Ville
|
Montant
subvention
|
Année
|
SAMU SOCIAL
|
Casablanca
|
4 500
000
|
2010
|
Appui au complexe social Sourire
|
Méknes
|
3 629
700
|
2010
|
Badail /IFAD
|
Rabat
|
3 500
000
|
2009
|
SAMU SOCIAL
|
Casablanca
|
3 183
846
|
2011
|
Appui au Complexe Social Ibtissama
|
Meknès
|
3 100
000
|
2011
|
des amis du Complexe Social Ainâtik
|
Ain Atik
|
3 000
000
|
2010
|
Partenariat MDSFS/ADS/CPDH
|
Laâyoune
|
3 000
000
|
2009
|
Appui au complexe social Sourire
|
Méknes
|
2 600
591
|
2010
|
Badail /IFAD
|
Rabat
|
2 500
000
|
2008
|
Le listing révèle aussi l’existence de cumulards. Ce sont soit des Association recevant des subventions annuelles pour le même projet, ou alors des association qui reçoivent des financements pour des projets différents ou sur différentes villes.
Ainsi, si ont tien compte du cumul des subventions, on se retrouve avec un top 10 légèrement différents.
Association / projets
|
Montant cumulé des subventions
|
Partenariat MDSFS/ADS/CPDH
|
14 287 500
|
SAMU SOCIAL
|
11 183 846
|
Les Parents et Amis d'Enfants Handicapés Mentaux
|
7 613 100
|
Centre Social d’Education et de Réinsertion des
Personnes Handicapées
|
7 006 000
|
Badail /IFAD
|
6 000 000
|
Marocaine pour Enfants Sourds
|
5 420 800
|
Institut Lalla Mryam des Enfants Autistes
|
3 849 000
|
Appui au complexe social Sourire
|
3 629 700
|
Appui au Complexe Social Ibtissama
|
3 100 000
|
Associarttion des amis du Complexe Social
Ainâtik
|
3 000 000
|
En
termes de répartition géographique des associations subventionnées, des sommes
colossales sont englouties par les Grandes villes. Précisions toutefois que le
répartition géographique se base sur le siège de l’association et non sur l’affectation
du projet. Il se peut donc que les fonds reçu par les associations installées à
Casablanca et Rabat servent en fait à des
projets dans les autres régions.
Villes
|
Subvention
|
Associations / Projet
|
Casablanca
|
52
737 618
|
206
|
Rabat
|
47 105 618
|
230
|
Tanger
|
10
166 000
|
43
|
Fès
|
9 202 820
|
65
|
Méknes
|
8
759 091
|
25
|
Marrakech
|
8 474 950
|
44
|
Les
fonds du ministère de la solidarité soutiennent tout type de projet. Mais consacrent
des sommes importante aux secteurs de l’handicape, de la femme, de l’enfance,
et de lutte contre la précarité … des domaines d’action a priori en phase avec
la mission de ce département.
Domaine d’intervention des associations
|
Montant de la subvention
|
Nombre d’Associations
|
Handicape
|
66 100 100
|
324
|
Précarité
|
19 189 846
|
17
|
Développement Local / Environnement
|
18 918 198
|
169
|
Enfance / droit des enfants
|
18 007 727
|
54
|
Programmes Gouvernementaux / Œuvres sociales…
|
17 205 500
|
21
|
Orphelinat / EPS / AMB
|
16 678 380
|
32
|
Education
|
8 019 776
|
39
|
Réseau Associatif / appui au tissu associatif
|
6 126 000
|
64
|
Droit de la femme
|
5 434 360
|
80
|
La question à se poser est encore une fois
bien plus importante du qui a reçu combien. Ce que nous attendons du
gouvernement, ce n’est pas d’amuser la galerie avec des listes : mais de
nous dire comment ils comptent procéder pour mettre un peu de l’ordre dans tout cela. Il est tout a fait normal que l’Etat
injecte des fonds pour soutenir l’action d’association, des plus grandes, au
plus petites association de quartier. Mais l’Etat doit à travers ce soutien
financier tirer le tissu associatif vers le haut : aider les petites
structures à s’organiser, à communiquer… accompagner la grande structure dans
des démarches d’institutionnalisation et de professionnalisation.
Madame Hakkaoui est bien gentille de nous révéler
là ou son prédécesseur a « investi une partie de son budget. Mais ce que
nous attendons d’elle est plutôt de savoir si elle compte continuer ce type de
soutien, selon quels critères, dans quelles conditions, et pour quels domaines ?
Continuera-elle le soutien aux
association de soutien aux femmes célibataires et ou aux enfants « abandonnés ».
Continuera-elle à arroser toutes ces associations
Féministes qui ne partagent pas avec elle la même conception du rôle de la
femme dans la société ? Liera-elle ce type de soutien à une évaluation des
actions sur les terrains.
M. Choubani aujourd’hui en charge du secteur
associatif en doublon avec le Secrétariat Général du gouvernement doit mieux nous
expliquer son nouveau rôle de tutelle de la société civile. M. Choubani, prompt
à pointer du doigt tel festival ou tel association pour ces financements extérieurs,
ferait bien de nous expliquer son nouveau rôle et comment il compte organiser
son département pour « gérer » la relation avec la société civile. Va-t-il
fait doublon avec le SGG qui tient les clés de l’Utilité Publique, héritera-il
des prérogatives du ministère de l’intérieur ou vas-t-il devenir un
organisateur de forum et de débat avec la société civile ?
C’est ce genre de choses sur lequel doivent se
pencher-en tout bien tout honneur- Madame La seule ministre et son collègue
Choubani.
Disclaimer
- 1- Les données sur ce fichier proviennent tous d’un travail d’édition sur un document PDF et d’une homogénéisation des noms des associations, avec les risques d’erreur que cela peut comprendre
- 2- Les domaines d’intervention des associations ont été « devinés » à partir du nom des associations et de ma connaissance de certaines structures. Les associations au nom non évocateur ont été classées dans la catégorie « divers »
- 3- Je suis personnellement très impliqué dans le domaine associatif. L’association pour laquelle je travaille est dans cette liste et est récipiendaire d’autres fonds publics.
Liste des association recevant des fonds de soutien du Ministère de la solidarité : ici
1 commentaire:
C'est quand même tragique que le budget alloué par l’état au palais est plusieurs fois supérieurs a celui de ces assoc'. Les Alaouis étant la famille la plus riche du pays...
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