samedi, décembre 24, 2005

Strategie Habitat, ou comment creer aujourd'hui l'environnement d'une crise des banlieues

Le gouvernement de sa majesté s’est lancé, depuis l’avènement de Jettou, pieds et points liés dans la rude tache de faciliter l’accès à la propriété a chaque marocain. Sala El Jadida, Tamensourt et Tamesna furent alors crées.
Je ne sais pas exactement quelle est la stratégique de Si Hjira , qui est entrain á mon avis, de recréer le schéma des citées dortoirs qui ont fait autant de mal en France. Je vous l’avoue, le fait de savoir que notre bonne a finalement eu le privilège d’accéder a la proprité, elle qui vivait dans un bidonville m’a fait énormément plaisir. Mais pour m’être rendu dan plusieurs de ces « projet », je me permets de faire quelques extrapolations qui me mènent directement à la crise des banlieues qui a secoué la France il y a quelques semaines.
  1. Ne sommes nous pas entrain des transformer les bidonvilles horizontaux et en taules en des bidonvilles verticaux en ciments ? Ne sommes nous pas entrain de créer de véritables "cités", en périphérie de nos grandes ville ?

  2. En construisant des villes entières tout en omettant de mettre en place les infrastructures administratives, éducatives, économiques, et sociales à même de transformer ces anciens bidonvillois en véritables citoyens, ne sommes nous pas entrain de refaire les mêmes erreurs que les français, les allemands, les néerlandais ?

  3. les blocs de bétons que nous construisons ne sont –t-ils pas entrain d’amochir d'avantage l’urbanisme approximatif de nos villes ?

  4. En créant des villes de 20000 habitants, á dizaines de km des villes, sans offrir des moyens de transports adéquats (trains, Metro…) ne sommes nous pas entrain de ghettoïser la pauvreté au Maroc

  5. Ceux qui décident de se lancer dans ce genre de programme, sont il entrain de répondre aveuglement a un besoin très urgent tout en ubliant de se projeter dans les 10-15 prochaines année

Entre temps, le roi continu ses « tadchnat » à tour de bras, Hjira se lance dans la Villa économique, les Eracs dans les projets de villes nouvelles, le CIH dans le financement des personnes sans revenus fixes, les promoteurs (Doha, Shems…) dans la construction d’appartement à 105 000 DH… Les banques elle financent toujours les crédits a des taux qui datent de la préhistoire …

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu parles Sala El Jadida. C'est une ville nouvelle, avec ses administrations, ses écoles, ses lycées, sa fac, ses services de sécurité, sa voirie, ses jardins, ses immeubles, ses villas, ses rues, ses avenues, ses parkings, sa police, les qualités et les défauts d'une nouvelle ville. A quelques kilomètres, il y a Karia, la bien nommée avec ses rues défoncées, ses immeubles R+2 devenues par la magie de la corruption des R+5, ses centaines de magasins et de cafés installés dans les RDC, sa sinsitre silhoutte qui domine le plateau des Shoul.
Je crois que le ghetto existe à Karia, batie dans l'anarchie et qu'une nouvelle façon de vivre est tentée à Sala El Jadida.
Par ailleurs, ne confondons pas banlieues françaises, peuplées de gens venues d'ailleurs, et banlieues marocaines peuplées de personnes passant du statuts de "bidonvilageois" à celui d'habitants dans un immeuble, avec eau courante, électricité, sécurité matérielle (pas celle à laquelle ils étaient habitués, imposée par les loubards et les moqadems).
Les villas économiques, j'en ai vu à Marrakech qui ont eu un succès phénoménal et je comprends parfaietement ce succès. Ici à Rabat, on met en vente des villas semi-finies à Hay Ryad : beaucoup de personnes pourront ainsi habiter ce quatier soi-disant huppé sans être obligés de se détruire la vie en payant des traites faraminseuses ou en piquant dans les caisses de l'Etat ou de celles de leurs compatriotes.
Entre les barres de bétons et les baraques en zinc/carton à deux étages, le choix est peut-être difficile pour toi et moi, mais pour Fatima et Mahamed qui passent des nuits blanches dans leur "barraka" quand il pleut de peur d'être innondés, qui ne dorment pas quand il fait trop chaud de peur d'un incendie, qui n'ont pas de papiers parce qu'ils n'ont pas d'adresse mais ils ont un moqadem qui a tous les droits sur eux, pour ces personnes, je crois que les barres de bétons sont préférables.
Désolé de phagociter ton blog mais ce sujet me tient à coeur...

Politiquonaute a dit…

Je me posais juste des questions....
Aujourd'hui, on est entrain de reussir un paris audacieux : Loger les Fatima la bonne, bouvhaib le plombier, et Said le bennay qui travail au "mouekef"... Mais a chaque fois que je passe a coté...je ne peux pas m'empecher de penser : Kesque ca va devenir dans 10 ans ????

Anonyme a dit…

Coluche disait:"C'est pas dur la politique,tu fais 5 ans de droit et tout le reste de travers".Je constate que nos politiques lui donnent parfaitement raison et je me pose même la question si leur 5 ans de droit,ils les ont pas fait de travers également.Les mêmes causent reproduisant les mêmes effets,il n'est nul besoin d'être éminent futuriste pour imaginer l'état de nos cités dans vingt ans.
Par leur manque de vision,ces piétres politiques sont entrain de nourir la bête et d'amorcer la bombe sociale de demain.Bien évidement,la génération qui va passer de la misére du bidonville au confort relatif du HLM aura toutes les raisons de se montrer reconnaissante pour cette
"promotion" inespérée mais à l'instar de l'expérience Française,la promiscuité aidant,la 2éme et 3éme générations se montreront moins "maléables" et plus "ingrates" que leurs parents. De même que les caprices d'hier sont les besoins d'aujourd'hui,
les appartements "chics" d'aujourd'hui deviendront d'affreux cache-misére demain personnifiant la laideur dans toute sa splendeur et justifiant la frustration des bataillons de futurs "hittistes".Autant la génération Hassan II a été le père de la faillite de l'école Marocaine,autant la génération M6 sera probablement et j'éspére me tromper,celle de l'urbanisation.Si tel est le cas nous aurons constitué les ingrédients d'un coctail hautement inflammable.

Anonyme a dit…

Je me suis posée les mêmes questions qd j'ai vu la banlieu de marrakech. D'autant plus que qd j'ai demandé à un chauffeur de taxi, il m'a répondu ils sont peuplés de "3roubia" et des marrakchis qui n'ont pas les moyens de s'acheter un logement correct vue la flombée des prix.

On sait que la politique du Maroc reste en gde partie inspirée de celle française, et que ce mode d'urbanisation n'en est qu'un autre exemple.

En France, l'objectif de départ était de construire des HLM autour des zones industrielles afin de faciliter l'accés à l'emabauche et assurer une croissance économique. Or, et pr plusieurs raisons, ces HLM sont devenues un symbole de Guetto afro musulman.

Au Maroc, c une trés bonne initiative pour sortir les gens de ces "berraka" et leur donner des conditions de vie meilleures. Mais l'on sait d'avance la qualité de ces constructions. Et se poser ces questions est tt à fait ligitime.

Anonyme a dit…

La "ghetoisation" des banlieues marocaines n'est pas récente. Elle est en cours depuis belle lurette ... et pourquoi aller si loin, le ghetto existe dans la ville (Sidi moussa, youssoufia -la partie "noire"-, foum al laf3a -pour ceux qui connaissent ds la CYM-, etc)
Je suis tt à fait d'accord avec les propos énoncés : les projets s'enchainent mais la planification, la projection ds le futur n'est pas là. Mm au niveau de l'existant, ca ne tient pas. Le bel exple : sala el jadida. Certes ville nouvelle dotée d'infrastructures de base mais le transport et l'accès y est si difficile. Et dès qu'on met le nez en dehors de la "zone el jadida", bonjour les paysages campagnards -3oubya pour certains mais ca reste LA réalité de notre Maroc, nous qui avons vu bien des choses et étudié-, les "hidab woua tilal -ca me rapelle les cours de géo au lycée en arabe :D et surtt ces villes étiquettées, connues pour leur marginalisation et leur passé sulfureux -enfin il est tjrs d'actualité- [al qarya pardis]
Bref, je pense qu'aujourd'hui, on privilégit une certaine matérialisation du "devoir sociale", (on brûle les étapes!) au lieu d'axer un max sur l'éducation et l'accès à la culture mais aussi le développement des infrastructures encore viables ou l'administration. Certes il est bien utile de sortir la majorité des marocains, dans l'attentisme depuis des lustres, de leur vie paupérisée -la faute à qui? Mon Dieu, et dire que c'est le peuple qui paie les salaires de nabab de ces espèces de ministres et autres moqadams qui planifient depuis des années, pour rien- mais qu'on ne vienne pas s'étonner après pourquoi ils grognent, déteriorent les choses et rajoutent des balcons ou des pièces sur les terrasse, sans controle ou autorisation.
Quand on a lgtps été maintenu ds l'ignorance, le prêche inutile et la misère et surtt une volonté sans scrupule -pas tous- d'accéder à une catégorie au-dessus, la propriété devient une porte. Un espoir, un pouvoir de revendication aussi.
Enfin, persistera tjrs la question d'éloignement, précisemment ds une dizaine d'année, d'urbanisme. Le temps nécessaire pour apprécier la qualité des construction -mm si les défauts sont d'ores et déjà apparents-, la vision urbaine qui découlera de tous ces projets, quand les zones avoisinantes seront "peuplées" ou "industrialisées" et aussi laisser mûrir dans la tête de la catégorie de marocains concernés, l'idée de revendication, ou tt simplement ne pas à avoir à réclamer ses droits (faut alors connaitre ses obligations!!)
Alala j'en perd la tête. Il faut vraiment tout refaire car tt est si étroitement lié ... je garde espoir!!!