dimanche, février 15, 2009

Liberté de la presse : un nouveau pallié franchi avec l’affaire Al Ayam

Certains se sont élèves il y a quelques jours sur le dernier « rapport » du Centre de Doha pour la liberté de la presse, le tout nouveau joujou que l’Emir du Qatar a mis entre les mains d’un Grand Ami du Maroc, Robert Menard. Devant un rapport très léger a peine digne d’un joli travail d’étudiant, certains ont vu un réel travail de sape de la procession démocratique du Maroc et de son incommensurable liberté d’expression. Lire edito sur Le Matin (ici)

Aussitôt fait, Le rédaction d’Al Ayam fait les frais encore une fois d’un grave atteinte à la liberté de la presse et a une intimidation en règles des services sécuritaires du Maroc, histoire de rappeler un peu a tout le monde que 2009 risque bien de ressembler a l’année précédente en matière de liberté de la presse.

En gros, Al Ayam préparait un dossier sur la mère du Roi, avec comme scoop, une photo de Lalla Latifa (waw quel scoop). Chat échaudé craignant un vaporisateur, (Noureddine Miftah, Directeur de publication et sa rédactrice en chef ayant déjà été condamne à une peine de prison- 4 mois- avec sursis pour publication de photos de la famille royale sans autorisation) décide de demander officiellement le feu vert du palais. En guide de refus, il reçoit 30 inspecteurs très remontée qui agissent comme s’il cherchait la tête pensante des attentats du 11 septembre. Perquisition, long interrogatoires, écoutes téléphoniques, On a même utilisé de la localisation GPS pour savoir ou se trouver si Miftah (un simple coup de fil aurait certainement suffi)…

Miftah et Sa rédactrice en chef se retrouvent ainsi avec le risque de se voir non seulement condamner pour une crise d’intention éventuelle de lèse Majesté, mais aussi, de devoir accomplir sa peine en sursis.

L’affaire Al Ayam démontre entout cas une chose : La « famille Royale », en tout cas son entourage très proche n’est pas finalement complètement étranger a la multiplication des condamnations aux différents « crimes » de lèse majesté enregistre ici et la, que ce soit contre la presse, les bloggeurs ou encore de simple citoyens. Si on a souvent reproché a cet « entourage » de ne pas réagir rapidement lorsque les services sécuritaires ou la justice s’emballent un peu trop vite, il quasiment sur aujourd’hui que la cabale, pour le moment policière, contre Al Ayam a été « suggérée » par ceux-là même qui ont été approchés pour approuver le dossier.

Autre conclusion à tirer de cette nouvelle malheureuse affaire : il y a une intention délibérée de faire étalage public du pouvoir de nuisance de ceux qui s’érigent (ou se sont érigés) comme gardiens du temple des sacralités de ce pays. Alors que je pouvais admettre parfois que certaines affaires avaient été « grossie » par des juges, procureurs ou préfets de police voulant faire étalage de leur zèle pour bien se faire voir par certains « cercles » du pouvoir, il aujourd’hui claire que ces même cercles réclament, pour ne pas dire exigent ces excès.

Troisième déduction à faire, et c’est peut être la plus dangereuse : Le Maroc vient de faire un nouveau pas en arrière en matière de liberté de la presse… et il s’agit la d’un sacré pas : nous sommes revenus a la censure a Priori. En effet, on a jusque la attendu la publication des articles objets du « délit » avant d’enclencher la machine répressive. Ce n’est plus le cas aujourd’hui puisque Al Ayam n’a pas eu la chance de publier quoi que ce soit.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Il paraît selon KHI que la famille royale est une famille comme les autres :
http://ibnkafkasobiterdicta.wordpress.com/2008/09/14/la-famille-royale-est-une-famille-comme-toutes-les-familles-marocaines/

Il ne faut donc pas s'affoler !!!

Anonyme a dit…

Ça doit faire partie du processus de transition.

Annouss a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

et rebelotte !

bac Maroc a dit…

ah ouii c'est la politique